2010 à Bordeaux : le point sur les vendanges

Publié le par vineobar.over-blog.com

Chaque vendange, chaque nouvelle récolte est vécue comme une naissance par les producteurs. Comment se porte donc, à Bordeaux, ce millésime sur le point de voir le jour ? Alors que les vendanges 2010 s’achèvent progressivement (hormis pour les vins liquoreux), nous sommes allés recueillir les premiers échos du vignoble.

Les premières analyses de la maturité des raisins et les observations météorologiques menées cette année à Bordeaux semblent annoncer à nouveau un beau millésime. A l’instar de 2005 et 2009, cette année a elle aussi été épargnée par les violentes intempéries, telles que celles enregistrées en 1992 ; pas de canicule à déplorer non plus, comme en 2003.

La météo du mois de septembre, selon le rapport de John Salvi, auteur d’articles sur la météo en lien avec les vignobles de Bordeaux, a connu 243 heures et 13 minutes d’ensoleillement, contre une moyenne de 182 heures et 49 minutes pour la période 1991 à 2010. Les précipitations relevées sur ce mois capital pour la qualité des vins montrent seulement 23.8mm sur 11 jours, contre une moyenne (de 1920 à 2010) de 90.3mm.

Aussi, selon les chiffres avancés par le ministère de l’agriculture, on attendrait une récolte 2010 donnant un potentiel de 45.8 millions d’hectolitres de vin pour la France entière, et pour Bordeaux, une récolte dans la moyenne des cinq dernières années avec 6 millions d’hectolitres.

Les vignerons se félicitent dans l’ensemble de l’état sanitaire de la vigne. Les intempéries ont été rares, ce qui a même, à certains moments, laissé craindre une pénurie d’eau. Heureusement le début du mois de septembre a été marqué par des précipitations qui ont abreuvé - parfois de façon irrégulière – les vignes bordelaises. Certains terroirs ont tout de même souffert, millerandage et coulure – deux défauts de maturation de la vigne - ont également parfois frappé dans le vignoble. D’une manière générale les rendements sont attendus en baisse de 10 à 15% en moyenne par rapport à 2009.

Selon l’œnologue Franck Dubourdieu, qui nous a confié ses premières impressions sur le millésime 2010, les grands vins rouges s’annoncent plus structurés et plus tendus qu’en 2009, conséquence d’un rapport liquide/solide dans les raisins rendu plus faible par les épisodes de sécheresse. Ils pourraient aussi offrir davantage de concentration. La fermentation alcoolique, en cours actuellement, s’effectue rapidement. Au château Palmer, les premières analysent confirment cette impression, car le potentiel alcoolique et aromatique des merlots, des jeunes vignes et des premiers cabernets vendangés ainsi que l’acidité relevée promettent un millésime de longue garde.

Une autre observation de Franck Dubourdieu concerne les pépins. Ceux-ci se montrent de belle qualité. De petite taille, ils présentent un bon état de maturité général, ce qui devrait donner des vins fruités, peu marqués par le côté vert et végétal de baies qui n’auraient pas atteint une maturité optimale.

S’agissant des vins blancs secs de Bordeaux, le millésime se présente déjà bien - en attendant de savoir s’il sera excellent -. Il ne s’agit pas d’un millésime océanique comme 2008 ou tropical comme 2005, mais il se présente comme assez classique.

2010 s’annonce, tout au moins comme un bon millésime, mais il faudra attendre encore quelques mois pour en dire plus. Année classique, grande année ou – encore une fois – année d’exception ? Seuls le démarrage la prochaine campagne primeurs et son cortège de dégustations permettront à l’ensemble des intervenants se prononcer plus sereinement sur ce millésime encore en gestation.

 

Source : idealwine.

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